📸 Sony Alpha 7 IV - SONY 50mm F/1.8 - TAMRON 70-180mm F/2.8 - TAMRON 24mm F/2.8
Introduction
Est-ce que c'est cher ?
Quels équipements / vêtements ?
Jour 1 : Tromsø et funiculaire Fjelheisen
Jour 2 : Chiens de traîneau et Gøteborg
Jour 3 : Îles Kvaløya : Ersfjordbot et Kvaloøyvågen
Jour 4 : Sommarøy et activité rennes
Il y a près d'un an, nous avions réservé des billets pour Tromsø, une petite ville tout au Nord de la Norvège, pour réaliser un rêve de longue date : partir à la découverte des paysages idylliques de la Laponie.
Après de longues hésitations, nous avions opté pour 📍Tromsø. Située à 350 km au-dessus du cercle polaire, elle est la ville la plus septentrionale au monde : parfaite pour y observer des aurores boréales donc !
Tout d'abord, pourquoi parle-t-on de Laponie, et pas de Norvège ?
En fait, quand on parle de Laponie, on désigne une région qui regroupe des territoires de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et de la Russie. On l'appelle ainsi car c'est sur ce territoire que vivent les Samis, un peuple autochtone qui vit principalement de l'élevage des rennes. D'ailleurs, parler de Laponie à un Sami, ce n'est pas une bonne idée, puisque ce terme est en fait un dérivé du terme "Lapons", un mot péjoratif qui signifie "porteur de haillons" (c'est-à-dire de vêtements misérables) en Suédois.
Est-ce que c’est cher ?
Avant d’aller plus loin, posons les bases dès maintenant. Ce voyage coûte très cher. En moyenne, et de ce qu'on a pu observer, deux fois les prix parisiens (dans les supermarchés comme dans les restaurants). La consommation d’alcool coûte très cher (on a payé une pinte d’IPA 18 euros… Non vous ne rêvez pas), l’essence est plus chère qu’en France également (oui, même s’il s’agit du pays du pétrole), un café coûte 5 euros… Les billets nous ont coûté près de 500 euros pour deux avec 9 mois d'anticipation, et la moindre activité avoisine les 200 euros. Si vous cherchez un voyage économique, vous n’êtes pas au bon endroit. Mais si vous le pouvez, c’est aussi mon plus beau voyage jusqu'à présent !
Est-ce qu'il faut un équipement spécifique ?
Je dirais quand même que oui, un minimum d’équipement est indispensable. Personnellement, je viens de la montagne. donc je supporte en général pas trop mal le froid et la neige. Quand on y était, les températures sont descendues à -8°C la nuit lorsque l’on attendait les aurores. Ce n’était pas si froid, d’autant que c’est un froid très sec, plus facile à supporter que lorsqu’il y a du vent. Mais il était supportable grâce à de bons équipements : sous-vêtements techniques, un bon pull ET une bonne polaire, puis le trio manteau/chaussettes/pantalon de ski (j’insiste sur le pantalon de ski, j’ai tenté de sortir quelques fois en jean, la différence est frappante), et surtout, de bonnes chaussures (j’avais des Sorel spécialement faites pour la neige) car c’est quand les pieds ont froid que cela devient insupportable. La plupart du temps, les sous-gants techniques tactiles faisaient largement l’affaire (pratique pour prendre des photos), mais quelques fois les gants de ski ont été très réconfortants. Pas de secret donc, la superposition de couches : 4 en haut, et 2 en bas.
Dans tous les cas, avec cet équipement assez basique mais indispensable, nous supportions très bien le froid, même sans acheter de chaufferette :)
Notre arrivée à Tromsø
Après une escale de 12 heures à Oslo, direction l'aéroport pour notre vol pour Tromsø. Le vol est rapide, environ 1h30. Notre hôte airbnb, Rolf, se propose de venir nous chercher pour nous éviter les transports. Nous acceptons avec plaisir la proposition qui nous évite le stress des navettes à l'arrivée. Dans la voiture, nous regardons les prévisions d'aurores boréales pour les prochains jours sur l'app 📱My Aurore Forecast. Les statistiques ne sont pas bonnes : faible activité atmosphérique, intense couverture nuageuse... Nous comprenons que voir des aurores risque d'être compromis. Naïvement, je n'avais même pas envisagé l'éventualité de ne pas en voir. Pourtant, cela arrive souvent, même dans "la ville des aurores". Notre hôte semble néanmoins étonné de ces prévisions ; et nous indique qu'à Tromsø, les estimations changent très vite, et qu'elles ne sont que partiellement fiables. C'est donc emplis d'espoir que nous partons à la découverte de la ville.
Jour 1 - découverte de la ville et funiculaire Fjellheisen et chasse aux aurores
Bagages à peine déposés, nous partons arpenter les rues de Tromsø au décor si surprenant. À notre grande surprise, la ville en elle-même n'est pas si charmante ; si ce n'est que le centre est bordé d'un sublime Fjord qui rend la ville assez féérique.
Après avoir sillonné les rues, nous nous rendons au 📍FRØ café, une bonne adresse qui propose des assiettes de petits pancakes avec une mousse de fruits ainsi que de très bons Kanelbullar, ces fameux roulés à la cannelle qu'on associe volontiers aux pays nordiques. L'endroit est chouette, mais le ton est donné : ne pas s'attendre à des petits cafés aux décors cocooning comme cela peut être le cas au Danemark et dans notre imaginaire des pays du nord : ici, les coffee shop sont simples, efficaces, mais franchement pas super cosy.
Après ce petit goûter, direction 📍le téléphérique Fjelheisen, très célèbre pour sa vue imprenable sur la ville. Nous traversons donc le pont et passons devant un bâtiment à l'architecture très étrange : la cathédrale arctique de Tromsø. Un peu déroutante de prime abord, son architecture imposante et unique lui confère un certain charme !
Après une bonne demi-heure de marche depuis le centre-ville, nous voici au pied du téléphérique : 32 € l'aller-retour pour quelques minutes de montée/descente... Bienvenue en Norvège ! 🙃 On lit qu’il est possible de monter à pied : mais il fait déjà presque nuit, nous n’avons pas de raquettes et la montée semble longue et sportive. Nous optons donc pour la petite cabine jaune direction les sommets de la ville !
Arrivés en haut, la vue est spectaculaire et nous fait oublier instantanément les dépenses pour y parvenir. On arrive sur l'une des montagnes qui surplombe la ville et les Fjords alentoura. L'église arctique se détache totalement du paysage... On en prend plein les mirettes.
Si la majorité des gens restent à proximité du funiculaire, nous décidons de nous aventurer davantage dans la montagne. Quelques groupes de raquettes semblent avoir la même idée, mais nous avons de bonnes chaussures et la neige est très facilement praticable. Après quelque dix minutes de marche, nous nous retrouvons seuls au monde (ou presque), face à un fjord magnifique et un coucher de soleil époustouflant. Le spectacle est magnifique : en face, le ciel semble embrasé de teintes rose-orangé. Derrière nous, la neige apparaît turquoise, d'un bleu que je n'avais encore jamais eu la chance d'observer. My Aurora Forecast indique de très faibles probabilités d'activités atmosphériques ; on relativise, déjà émerveillés par la scène qui se déroule sous nos yeux.
Après plus d'une (ou deux ?) heures de contemplation, nous rejoignons le centre de la ville. Nos résolutions de cuisiner à la maison pour limiter les frais tombent à l'eau, puisque nous décidons de partir manger une pizza chez 📍 Peppes. Peut-être pas la meilleure adresse de notre séjour, mais très réconfortante après une grosse journée dans le froid. À peine installés à la table, nous réalisons qu'il est en fait... 18 heures ! Ici, et à cette période de l'année, le soleil se couche à 16 heures, ce qui décale considérablement notre rythme. On a faim à 17 heures, et on tombe de fatigue à 22 heures. 🫢
Après le repas, et bien déterminés à maximiser nos chances de voir ces aurores visiblement capricieuses, nous décidons de tenter notre chance et de nous rendre au 📍parc Folkeparken, à 25 minutes à pied de notre logement. L'app annonce désormais une probabilité de 20%, et m'envoie même une notification me prévenant de l'éventualité d'apercevoir des aurores en cas de ciel dégagé. 20%, ce n'est pas énorme me direz-vous, mais sait-on jamais ?
L'absence de pollution lumineuse (une nuit noire, en somme) étant l'une des conditions indispensables à la bonne vision d'une aurore, nous arrivons donc, frontale allumée, au bord de l'eau, au milieu de la nature. Quelques photographes y sont déjà installés. L'appareil photo monté sur le trépied, nous trouvons un petit siège pour deux sur lequel nous pouvons nous allonger. L'attente dans le froid commence ! Nous ne savons pas vraiment quoi chercher, et après plus d'une heure d'attente, on sent très bien les -7°C. Les probabilités continuent de diminuer, le ciel est totalement noir, nous finissons par renoncer et décidons de rentrer.
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Jour 2 - Chiens de traîneaux et chasse aux aurores
Lorsque le réveil sonne, l'excitation est totale. Aujourd'hui, nous allons enfin réaliser l'activité que nous attendions tant et que nous avions réservée il y a près d'un an : conduire notre propre traîneau de chiens ! C'était un rêve pour les deux grands enfants que nous sommes. Nous avions lu que cela était assez physique, qu'il fallait être capable de courir en montée dans la neige et qu'il fallait être bien attentifs aux consignes : une excitation accompagnée d'un petit stress, donc !
Nous arrivons sur les lieux (via une navette mise en place depuis le centre de la ville) et sommes très bien reçus (prêt de combinaisons de ski pour ceux qui n'en seraient pas équipés...) D'abord, nous apprenons les règles fondamentales de la conduite de chiens de traîneaux. Le traîneau est très rudimentaire : un morceau de bois pour poser chaque pied, et un gros morceau de métal pour freiner. Dans le traineau : notre partenaire, avec qui l'on échangera de place au bout de 30 minutes. Les règles sont simples :
Toujours conserver un pied sur le traineau, ainsi que ses mains au risque de voir ses chiens (et son partenaire) filer sans pouvoir les rattraper
Monter pieds joints sur le frein pour s'arrêter
Aider les chiens à avancer en poussant avec le pied, en se penchant sur le côté pour leur indiquer où aller
Surexcités, nous pouvons enfin pénétrer dans l'enclos, dans lequel nous attendent près de 200 chiens totalement survoltés ! Tous cherchent notre attention, demandent des caresses... Et ont l'air très frustrés de ne pas avoir été choisis pour la balade. Puis, nous rejoignons notre traineau : 5 chiens y sont déjà attelés. Ce chiffre, qui peut monter jusqu'à 8 pour des novices, varie en fonction de l'état de la neige. Ce jour-là, elle est très verglacée. L'activité s'annonce sportive, donc !
Stressée, je décide de commencer en tant que passager. Mon compagnon prend place, on nous retire à peine l'ancre que nos chiens se lancent à toute vitesse. Alors que devant nous, le conducteur doit sans cesse pousser du pied pour les aider à avancer, nous devons constamment freiner pour calmer nos huskies surexcités et les empêcher de doubler. Les sensations sont folles ; quelques chutes manquent également de peu, nos chiens partant à toute vitesse sur les plaques verglacées.
Après 30 minutes, nous changeons, et je me retrouve aux commandes. L'émotion est immédiate : on a l'impression de faire qu'1 avec eux. Ces petites beautés qui ne connaissaient pas votre existence il y a encore quelques dizaines de minutes se retournent sans cesse pour vérifier votre approbation et vous obéir... Enfin, sauf quand ils ne sont pas d'accord avec vous ! Je me penche pour éviter des talus de terre qu'ils prennent néanmoins à toute pompe ; je manque de tomber plusieurs fois et gaine de toutes mes forces pour rester accrochée. Notre moniteur nous demande de nous arrêter ; je saute donc, pieds joints sur le frein, comme nous venons de l'apprendre. Mais à ma grande surprise, cela ne change rien. Je tente de sauter de nouveau, me penche pour accentuer mon poids : rien à faire, trop excités, les chiens veulent avancer ! Et ils vont vite : enfin, du moins, en ressenti. Car quand on revisionne les vidéos, finalement, on réalise que "vite" était un grand mot 😂. Nous finissons la balade avec un chien en moins, pour ralentir notre cadence. Cela fait déjà une heure ; pour nous, seulement quelques minutes se sont écoulées.
S'ensuivent des explications sur leur philosophie et les spécificités des chiens, avant le deuxième meilleur moment de la journée : le quartier libre pour les caresser ! Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils ne sont pas avares de câlins : tous nous sautent dessus pour obtenir leur dose de papouilles. Ils se roulent par terre, aboient, se frottent... On pourrait y rester des heures !
Nous finissons l'activité avec un bon repas (une soupe de rennes et une part de gâteau) au coin du feu avant de revenir à Tromsø en navette.
💛 Nous sommes passés par l'agence 📍Villmarkssenter dont nous avions lu beaucoup de commentaires positifs. L'organisation et la communication était parfaite, leur amour des chiens indéniable et l'expérience fantastique ! Un peu plus de 175€ par personne, mais c'est de l'argent très bien utilisé ! (https://villmarkssenter.no/activities/self-drive-dog-sledding/)
De retour au AirBnb, nous nous préparons à manger avant de partir récupérer la voiture que nous avions louée sur 📱GetAround, une app de location de particulier à particulier permettant d'économiser des sommes considérables par rapport à un service de location traditionnel. Puis, direction l'île de Kvaløya, pour retenter notre chance avec les aurores. Sur la route, nous distinguons une lumière étrange, orangée. Nous sortons la caméra pour voir si cela se confirme (les aurores sont toujours moins visibles à l'œil nu qu'avec une caméra) : il se passe bien quelque chose ! Nous décidons de continuer notre route, pour tenter de trouver un endroit plus en sécurité où se garer. Alerte spoiler : nous n'en avons plus jamais vu la couleur 🙃
Direction Grøtforjd. La probabilité est de 20%, le ciel semble couvert, mais qui ne tente rien... Nous passerons 4 heures à attendre, dans le froid, immobiles, sans l'ombre d'une aurore, avant de nous résigner à faire demi-tour. Pour la petite anecdote, nous avons réalisé au bout d'une demi-heure sur le chemin du retour que j'avais perdu mon téléphone dans la bataille et, après un demi-tour et plus d'une heure et demie d'obstination à la frontale pour le retrouver, nous avons pu le récupérer au milieu de la route. Une soirée pas totalement perdue, donc, mais éreintante !
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Jour 3 - Découverte de l'île de Kvaløya et chasse aux aurores
Une petite nuit de sommeil et une amende plus tard (à Tromsø, les contrôles de parcmètres ne plaisantent pas, en dehors du parking sous le tunnel prévu à cet effet, vous ne pouvez vous garer que quelques heures maximum dans les rues, et ce même si l'application 📱EasyPark (qu'on vous recommande vivement de télécharger pour payer en ligne) vous indique le contraire ! Surveillez bien les panneaux, ça ne pardonne pas. 70€ l'amende pour un dépassement de 30 minutes alors que nous pensions avoir payé pour...)), nous voilà repartis à l'aventure, direction l'île de Kvaløya, en journée cette fois.
Direction📍 Skulsfjord. J'avais lu qu'on pouvait croiser sur la route, déjà exceptionnelle en soi, des rennes si l'on était chanceux. J'ouvre donc grand les yeux quand tout à coup, à quelques mètres, j'aperçois un troupeau paisiblement installé ! Nous arrêtons la voiture un peu plus loin et nous approchons doucement d'eux.
En fait, les rennes sauvages n'existent pas vraiment en Norvège. On devrait plutôt parler de "rennes en liberté", puisqu'ils appartiennent tous à un Sami. Certains sont marqués, au cou ou à l'oreille. D'autres ne le sont pas, mais puisqu'ils traînent en meute, il est facile d'en retrouver le propriétaire. Ils sont donc habitués à voir des humains. Ici donc, en plein milieu d'un Fjord magnifique, quelques mètres seulement me séparent de ces animaux enchanteurs... Ils surveillent, s'assurent qu'ils ne sont pas en danger, et continuent leur vie comme si de rien n'était. Le temps semble suspendu.
Nous reprenons la route et arrivons à 📍Skulsfjord. Nous nous garons tout au bout du village et nous engouffrons dans le chemin pour commencer la randonnée.
Deux possibilités : longer la côte le long du Fjord, ou grimper en haut des montagnes pour admirer la vue. C'est l'option que nous avons choisie. Nous y avons laissé quelques bleus, sur les hanches, les genoux, et les fesses, car les plaques de verglas y sont très nombreuses. Ça grimpe, ça glisse... Mais qu'est-ce que ça vaut le coup ! Nous arrivons en haut : la vue est saisissante. Des montagnes et des fjords à perte de vue, nous n'avons croisé personne. Comme l'impression d'avoir accompli quelque chose et d'être arrivés au bout du monde !
Puis, nous reprenons la route, direction 📍Kvaløyvågen. Il fait déjà quasiment nuit, il est 16h30. J'ouvre les yeux, à l'affût d'autres Rennes. Bingo, un tout petit peu avant l'entrée du village, sur le coin de la route, une dizaine de rennes grignote paisiblement des brindilles. Cette fois, ils sont plus sauvages, cela se sent : ils sont plus craintifs de l'être humain, ne se laissent pas approcher, et sont très méfiants. On profite de ce spectacle avant de reprendre la route et s'acheter de quoi faire des sandwichs dans la voiture dans l'épicerie du village (qui ferme à 17h30). Les prévisions ne sont pas terribles (toujours 20%), mais nous avons combiné ces statistiques avec les prévisions nuageuses d'autres sites météorologiques. Le village devrait être dégagé, en tout cas, nous avons fait le pari de ce lieu. Si activité il y a, nous la verrons. La caissière du supermarché croise les doigts pour nous : elle semble penser que nous avons une chance d'en voir, même si le ciel n'est pas totalement dégagé.
Nous revoilà dans la voiture, mangeant nos tartines croustillantes de saumon fumé pour le troisième repas consécutif, les pieds congelés collés au siège chauffant pour tenter de retrouver quelques degrés. A 18 heures, alors que les prévisions n'évoluent pas, nous décidons d'aller repérer les lieux. D'abord, parce qu'on n'est pas à l'abri d'une bonne surprise, mais aussi parce que les aurores peuvent aller très vite : et qu'il serait dommage de la louper en essayant de faire les réglages caméra. Nous sommes briefés : surtout, ne pas chercher ce que l'on voit en photo. La caméra capte beaucoup plus de pixels que notre œil. Chercher un nuage blanc anormalement lumineux.
En marchant, on ouvre grand les yeux : tout nous semble anormalement blanc et lumineux. L'espoir nous fait imaginer monts et merveilles dans le ciel. Quand tout à coup, le nuage blanc nous semble vraiment un peu plus blanc que les autres. Je pointe ma caméra, non convaincue. D'autant que je n'ai jamais photographié d'aurores, et que je ne suis pas bien sûre des réglages. Je clique : 15 longues secondes de temps de pose. On regarde : C'EST UN PEU VERT ! Là, sous nos yeux, il y a une aurore boréale. Nous sommes partagés entre excitation et déception : excitation, car ça y est, nous y sommes, et on la voit en photo ! Déception parce qu'à l'oeil nu, il ne se passe franchement rien. On en rit, on se dit que les gens qui disent en avoir vu sont des menteurs, que dire que c'est une "expérience folle" c'est quand même exagéré... Et on continue de prendre quelques photos, juste pour voir. Au fur et à mesure, l'aurore s'intensifie. On distingue du verdâtre à l'oeil nu, on la voit bouger, beaucoup, et rapidement. C'est à ce moment-là que l'on comprend. On comprend que les gens qui en parlent ne sont pas des menteurs, et que l'expérience est folle. Qu'il faut juste ne pas s'attendre à voir ce que l'on voit en photo, mais que lorsque l'aurore s'intensifie, il se passe quelque chose de magique. C'est un festival : il y en a de tous les côtés, au-dessus de nous, derrière la montagne... L'application nous envoie une notification. "Forte chance d'en apercevoir si le ciel est dégagé". La probabilité est seulement de 40%. Pourtant, elles sont là, tout autour de nous. On rit comme des enfants. Après plusieurs dizaines de minutes, les aurores s'amenuisent. Le spectacle semble terminé.
Nous reprenons la route, et décidons de faire une halte sur le chemin, au cas où. Le trajet s'y prête bien, il est très peu éclairé malgré les quelques maisons que l'on y croise. On s'arrête sur la route, marche un peu aléatoirement dans un champ pour trouver l'environnement le plus sombre possible. Cette fois-ci, pas besoin de caméra. Lorsqu'on lève la tête, les halos lumineux sont très distincts. Très vite, le ciel semble s'emballer. L'aurore bouge très vite, le vert se dessine à l'oeil nu. Un peu plus loin, on entend un norvégien crier à sa famille de sortir voir le spectacle. Le moment est hors du temps. Mes pieds sont congelés, anesthésiés par le froid. Mais je ne m'en rends pas compte : l'excitation fait oublier tout inconfort. Après trois jours, des probabilités contre nous, les aurores sont là. Et elles nous offrent un moment spectaculaire.
AURORES 2 - 2 NOUS
Nous rentrons, totalement émerveillés par la journée folle que nous venons de passer. Sur le retour, notre hôte nous propose de tester une bière locale : nous échangeons, apprenons à prononcer Tromsø comme de vrais norvégiens, échangeons sur nos villes respectives... On ne veut plus jamais partir.
Jour 4 - Découverte de Sommarøy et aurores boréales
Sous les précieux conseils de notre hôte, nous décidons de consacrer notre dernière journée à la découverte de 📍Sommarøy, à l’ouest de Kvaløya. C’est un endroit vraiment surprenant, car il combine plage de sable, neige, et eau transparente / turquoise digne des plus belles calanques. Le tout avec des chemins de randonnée facilement accessibles. Avant même l’arrivée en ville, la vue du pont est époustouflante.
Avant d’entamer notre balade, nous prenons un café à 📍Anne-Grete Jensen Havfrua Kro, le seul restaurant/café du village. La boisson chaude est réconfortante, mais confirme ce que j’avais déjà décelé : amateurs de bon café, fuyez ! Quasiment partout, le café servi est du jus de chaussette, déjà préparé en thermos. Comme nous l’a poliment dit un italien pour la petite blague, « c’est du café très americano, quoi… ».
Nous y laissons notre voiture (nous ne comprenons définitivement pas comment fonctionnent les parkings ici), et partons à pied de part et d’autre de l’île.
Sur la droite de l’île, on se retrouve face à l’immensité de l’océan Atlantique. Sur la gauche, des fjords à perte de vue. Le tout sous un soleil flamboyant qui nous procure une émotion forte. Nous sommes tous les deux émus, peut-être un peu parce que l’endroit est saisissant, certainement parce que nous réalisons la chance que nous avons. Nous profitons de chaque seconde avant de reprendre la route direction Tromsø ; elle-même partie intégrante du voyage.
Le soir, une dernière activité nous attend : celle d’aller nourrir des rennes, puis de rencontrer une Sami autour d’un repas. Si nous avons apprécié le moment passé dans l’enclos avec les rennes, le moment ne nous a pas laissé un souvenir indélébile. Peut-être parce que nous avions eu la chance de croiser des rennes de manière plus authentique et par nous-mêmes, aussi car l’activité laisse un peu sur sa fin en vue de son fort coût (175 euros par personne tout de même).
Nous avons pris le lendemain une navette à 4h45 (le service commence tôt pour assurer la correspondance avec les premiers avions) direction Oslo puis Paris (attention, navette à réserver la veille !)...
Le porte-monnaie beaucoup plus léger, mais le coeur beaucoup plus lourd ! 🧡
Quel voyage !!
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